Don't be affraid of the dark (Kurtis)

Don't be affraid of the dark
Kurtis & Livia

Depuis le début de ma carrière de psychologue, soit il y a peu de temps, j'ai l'impression que tout dérape. Soit je suis dans une phase négative, une période dans ma vie où je devrais cesser de prendre des décisions, soit c'est la vie qui souhaite me passer un message. Peu importe l'option, me retrouver les deux pieds dans les plats ne sera pas la première ni la dernière fois. La preuve? Je croyais avoir rendez-vous avec Nolan ce soir. Bien non? Je ne mets pas souvent les pieds dans cet endroit, je préfère de loin me rendre chez lui ou qu'il vienne chez moi, même si la plupart du temps nos rencontres se font sur un terrain neutre. Pourquoi? L'intuition que mon père n’apprécie pas toujours mes choix d'amis. Il est surprotecteur envers moi et je ne peux pas le blâmer. J'aime mon père profondément et jamais je n'oserais poser un geste allant contre sa volonté. Enfin… jamais est un bien grand mot. Disons que je ne poserais jamais un geste pouvant mettre sa vie ou même notre nom en danger, mais je ne serais pas sa digne fille si aucune rébellion ne coulait dans mes veines. L'envie de voler de mes propres ailes grandit en moi, je ne peux plus la faire taire sans faire éclater ma frustration.

Habillée de longue jupe marine et d'un chemisier blanc nacré, je me suis présenté aux portes du Five un peu après l’ouverture. La première personne à venir m’accueillir est un grand portier musclé aux cheveux blonds. Il me dit bonsoir et ajoute que Nolan ne sera pas de retour avant la fin de la soirée. Bravo Livia, bravo de ne pas avoir demandé avant de venir. Tant qu’à être là je lui demande s'il lui est possible de me trouver une place loin du tumulte, dans un coin ou personne ne viendra me déranger. Je peux voir à travers son regard qu'il m'offre le bras et je le prends volontiers afin de me laisser guider. Il me mène vers une petite table tout au fond et m'assure qu'il gardera un œil sur moi ce soir avant de me laisser seule avec moi-même . D’ailleurs je me suis toujours posé la question suivante : comment peuvent-ils me reconnaitre alors que je ne mets les pieds ici que trois ou quatre fois par an? Y a-t-il ma photo derrière le bar? Je vais devoir poser la question à Nolan lors de notre prochaine rencontre, mais pour le moment pourquoi ne pas en profiter?

Mademoiselle Davis? Désirez-vous boire quelque chose?

Je disais quoi à propos de la photo derrière le bar?

Bonne question… J'aime ce qui est doux et fruité, alors surprenez-moi?

Façon plus charismatique de dire que je ne sais pas quoi boire non? Il ne me reste plus qu'à attendre, ce que je fais en ouvrant bien les oreilles et en mettant sur pause ma faculté à voir à travers le regard des autres. Écouter peut s'avérer très instructif aussi, il suffit de savoir optimiser le temps et filtrer les bruits pour choisir ceux qui nous plaisent. Ici, bien camouflé dans les ombres, seul l'écho de la musique m'interpelle. Je tends l'oreille et laisse mon corps bouger au son des notes, des mouvements à peine perceptibles convenant à mon envie du moment. Un léger bruit de verre déposé sur la table, une petite utilisation de mon don pour voir de quoi il s'agit et surtout où la boisson se trouve avant de replonger dans mon éternelle noirceur. Quelques gorgées, quelques phrases chantées ici et là et encore quelques gorgées pour vider le verre. Combien de temps suis-je restée assise à écouter? Trop puisque le brouhaha du début de soirée s'est transformé en un torrent de voix et de cris. Avec mon don je peux voir plusieurs regards tourner sur ma petite table. Un sourire de vaincu s'affiche sur mon visage alors que je me lève pour quitter. J'avance avec précaution vers la sortie, mes pas manquent d'assurance.

La fraîcheur du jour a laissé place à l'air glacial de la nuit. Je frissonne, me maudissant d'avoir hormis d'apporter une veste bien chaude. Les mains tremblantes de froid, je cherche mon téléphone dans mon sac, appareil qui me servira à demander de l'aide pour le retour à la maison. Je ne suis qu'à 5 mètres de l'entrée du Five, la rue est déserte. Il est trop tôt ou trop tard dans la soirée pour voir déambuler la moindre âme qui vive. Hélas mon téléphone m'a échappé des mains… je l'ai entendu tomber à ma gauche, mais où? Je me penche et tente de le retrouver à tâtons, je n'y arrive pas.

Merde!

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Don't be affraid of the dark
Kurtis & Livia

Je fais partie de cette catégorie d’hommes complétement tarés. Je rôde, je repère, j’espionne, je tente des coups. J’ai parfois ramassé dans ma vie et mon corps me rappelle parfois ces bons souvenirs. Je sais que les Asariens sont en difficulté en ce moment. Les Longues-Vies comme les plus jeunes. Alors, c’est le moment de profiter des occasions qui se présentent même si Epsilon représente une totale inconnue. Ce désordre ambiant me laisse des possibilités pour opérer. J’échafaude mon piège à côté du Five. L’idée est de créer un arc électrique suffisamment puissant pour sonner une personne sans la tuer. Un milicien serait une bonne cible pour tenter de glaner des informations mais je ne sais pas si je parviendrai à en attraper un.

Alors, je monte sur un escalier de secours un peu plus loin en m’aidant de mes jumelles à vision nocturne. Il n’y a pas de grande activité et je sens que je vais moisir ici toute une nuit pour rien. Avec la télécommande, je peux allumer et éteindre à ma convenance mon piège en restant à distance pour éviter que le piège se referme sur n’importe qui. Je vois la silhouette d’une jeune femme arriver dans ma direction. Elle semble au départ sur le point de marcher à côté mais à force de piétiner dans le coin comme si elle était à la recherche de quelque chose, l’inconnue se fait piéger avant même que je puisse désactiver les trois capteurs. Je me rends ainsi compte que j’ai laissé mon dispositif actif par défaut. Par dépit, je passe ma main dans mes cheveux. C’est malin ça.

Résultat des courses, je redescends de cet escalier de secours en colimaçon. En m’approchant, je m’aperçois qu’il s’agit d’une jeune femme sortant de soirée. Son portable sonne et je vois distinctement le nom de Davis s’allumer à l’écran. Un flash soudain me revient en tête. Et si…Et si il s’agit de la fille du Ministre des Finances et de l’Économie ? Il s’agirait d’une prise de choix. Son père suspecterait davantage Epsilon qu’un vulgaire Rebelle. Pendant qu’elle semble revenir à elle, je fouille rapidement dans son petit sac à main pour trouver la confirmation de son identité. « Pour ce qui était une erreur au départ… » me dis-je tout surpris de la voir seule, sans protection à ses côtés. Je la place alors sur le ventre, contre le bitume. Mes mains viennent saisir ses mains pour les attacher solidement avec des menottes en titane. Le marché noir regorge d’idées que les industriels n’ont pas en matière de petit outillage. La jeune asarienne revient à elle alors que je la porte sur mon épaule vers un endroit situé dans la pénombre. Je réalise alors une pause maintenant que nous nous trouvons dans le noir. Elle frissonne à cause du froid. Le choc électrique ne l’aide certainement pas non plus. Je l’observe fixement et je lui donne les règles du jeu tout de suite. « Davis…Que l’on soit bien d’accord, tu cries et j’te baillonne. »

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Livia Davis a écrit:: Don't be affraid of the dark
Kurtis & Livia

Je cherche du bout des doigts l’objet qui s’en ait échappé. Hélas, ce que je trouve est loin d’y ressembler. La décharge reçue m’a mis KO, laissant mon corps s’étaler au sol comme un vulgaire tapis de bain. Sonné, mon corps semble ne pas vouloir obéir à mes ordres. La tête me tourne et le froid du sol me transperce les os. Une voix résonne tout près, mais je ne suis pas en mesure de bien comprendre le sens des mots prononcés. Une erreur? Moi ou la situation? Ou alors il a dit autre chose et mon cerveau tente de rationaliser? Si je me fie à sa rudesse, à sa façon de me tourner sur le ventre et de m’attacher les mains, j’en tire la conclusion que l’erreur devait être moi. Je ne sais plus, peut-être suis-je dans un rêve? Surement pas puisque mon lit ne me ballotte jamais sur son épaule, surprenant non? J’ouvre les yeux par habitude et tente de voir ou me mène les pas de cet homme. Il fait de plus en plus noir… merde de merde! Il finit par me déposer au sol et je finis par voir mon reflet à travers son regard. Je coupe le lien et ouvre la bouche pour dire un truc, il parle avant moi. Putain… il sait qui je suis? Je n’ai certes pas envie d’être bâillonné et crier? Je me trouve probablement trop loin dans la pénombre pour qu’une oreille attentive n’entende ma voix. Puis, si le mec décide de me frapper pour me faire taire, il verra tout de suite ma faiblesse et je ne souhaite pas le voir l’exploiter. Saigner à mort, seule dans le fond de je ne sais où, est loin d’être la mort idéale. Je ne guéris pas… merci, maman, de m’avoir légué ton gène défectueux.

Je ne crierai pas, cela serait de toute façon inutile non?

Jouer les bonnes cartes pour ne pas finir en chair à saucisses. Réfléchir est encore difficile et cela ne devrait pas aller en s’améliorant si je me fie au froid de la nuit et à la confusion régnant dans mon cerveau. Dois-je utiliser l’honnêteté? La manipulation? La douceur? Quoi? Mon corps frissonne maintenant de peur.

Vous pouvez m’appeler Livia et moi, puis-je connaitre votre nom?

Pas très utile comme information vous me direz, mas si cela se trouve je le connais déjà ou un membre de sa famille qui sait. Si seulement il y avait une troisième personne, je pourrais mettre un visage sur mon assaillant. Putain de gêne et putain de vision, ce soir rien ne va on dirait.

À moins de vouloir me regarder mourir de froid, vous pourriez me dire ce que vous voulez non? Mon père paiera la somme sans poser de question, mais ensuite il vous traquera vous en êtes conscient? À moins que ce soit mon corps qui vous attire…

Quoi? Se taper une Asarienne de haut rang est un challenge et une victoire en soi, c’est peut-être ce qu’il recherche? J’aurais pu utiliser une voix moins froide pour un effet moins provocant. Je tire une peu sur les menottes, tester la marchandise, mais je laisse tomber rapidement. Si je tente de les briser mes poignets vont se lacérer et ma faiblesse être exposée. Allons Livia, réfléchie, pense psychologie et tu t’en sortiras… aller quoi! Rien ne vient, je suis pathétique. Résignée? Je dois l’avouer avec humilité… oui je le suis. En attendant sa réponse, j’essaie de trouver une position plus confortable, repliant mes jambes près de mon corps pour garder ma chaleur le plus longtemps possible. Je regarde de nouveau par ses yeux, cherchant un indice de l’endroit où je me trouve. J’ai envie de lui crier dessus de lui ordonner de le libérer ou à tout le moins regarder autour de lui pour me donner des indices. Rien! Mon père va m’enferme dans ma chambre ou pire, me mettre une balise GPS sous la peau dès qu’il me ramènera à la maison c’est une certitude.

Que voulez-vous?

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Don't be affraid of the dark
Kurtis & Livia

Et bien, c’est une situation pour le moins surprenante. Nous nous efforçons à imaginer des plans complexes, qui ont autant de chances de succès que d’échec, pour réaliser des coups retentissants. Mais…Parfois, le hasard se trouve de notre côté. Il reste tout de même à savoir si cette Asarienne représente une opportunité intéressante ou une malédiction. Je me racle la gorge et je l’observe obtempérer. Je n’hésite pas à être ferme pour ne pas la laisser tenter de sympathiser.

« Tu fais ce que tu veux si tu veux crier mais tu es prévenue. »

La fille du Ministre Davis veut connaître mon nom. J’émets un léger rire devant une tentative aussi grossière. Elle recherche effectivement à entrer dans mes bonnes grâces pour en savoir plus sur l’homme assez fou pour susciter la colère de Mathias Davis et de la communauté asarienne. Je l’observe se recroqueviller pour lutter contre le froid tandis que je tire à nouveau sur ma clope.

« Non. Je peux être n’importe qui. T’occupes pas de ça. »

Je l’attrape au niveau des épaules pour la remettre debout. Son père sera forcément mécontent et pour être tout à fait honnête, un vieux cabochard comme moi n’en a strictement rien à taper. Je ne crains pas la mort après ce que Sélène Warren m’a fait. Cette traînée n’est pas morte mais elle devrait connaître la peur avant de se faire buter. Revenant à l’instant présent, j’ai tout de même du mal à saisir comment il a été si simple d’attaquer la fille du Ministre. Est-ce un piège ? Je ne suis pas habitué à connaître une telle facilité.

« Davis, être traqué c’est un quotidien quand on n’est pas de la haute comme toi. Je dois avouer que t’es plutôt pas mal. Tu n’as pas trouvé quelqu’un dans le Five avec qui passer la nuit ? C’est étonnant mais j’te juge pas. »

Ma main vient se poser sur les siennes dans son dos au niveau de ses liens et, d’une légère tape sur les fesses, je lui intime de se mettre en marche. Je lui pose mon sac en toile sur la tête pour qu’elle ne puisse pas voir pas notre cheminement depuis les alentours du Five. Elle va certainement se mettre à être encore plus craintive de son sort mais il s’agit d’une simple mesure de sécurité pour moi. Je me doute qu’elle ne doit pas savoir grand chose à son niveau mais je persiste dans ma démarche pour l’enlever et l’amener jusqu’à mon abri.

« Ce que je veux ? Déjà tu vas me dire ce dont tu es capable. C’est quoi tes pouvoirs ? Pourquoi tu ne t’en sers pas contre moi ? Je m’en tape si tu te gèles. Ma veste, j’la garde. Si tu réponds, je pourrais peut-être faire un effort, Davis. »

Elle en a très certainement et c’est la première chose qui m’intéresse. Connaître ses pouvoirs est essentiel si je veux garder le dessus sur la jeune asarienne qui peut très bien cacher son jeu devant moi.

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Livia Davis a écrit:

Livia Davis a écrit:: Don't be affraid of the dark
Kurtis & Livia

Il peut être n’importe qui ou il pouvait l’être avant de poser sa trace sur moi. Maintenant son odeur m’est connue et sa voix encore plus… je n’oublie que rarement une voix, mon manque de vision a fait en sorte de voir mes autres sens se développer un peu plus. La suite de son discours me laisse pensive. An quotidien? Comment un homme peut être traqué jour et nuit, qu’à t-il pu faire pour se mettre à dos tout Asaria?

Étonnant?

Je dois prendre une grande respiration avant de poursuivre. L’enfant de pute, il nourrit ma colère avec si peu de mot, comment fait-il?

Je suis peut-être de la haute, mais je ne couche pas avec tous les hommes curieux de voir s’ils peuvent me séduire en utilisant leur virilité et ne me toucher pas!

C’est moi ou tous les trous du cul croient que c’est permis de me claquer les fesses pour la seule et unique raison qu’ils peuvent le faire? J’ai les mains liées et lui il pense que de me claquer le postérieur va me faire tomber en pâmoison? Je retiens mes mots et avance avec un sac sur la tête en guise de chapeau? Une autre que moi marcherait à pas lent, la peur de trébucher la poussant à tâter du pied avant de le poser au sol. J’essaie d’agir ainsi pour le tromper même si, en réalité, je vois tout ce qu’il voit. Puis les questions tombent. J’ai envie de rire, mélange ingrat de nervosité et de colère, mais je me retiens. À la place, je lui envoie ma brume empathique à la figure, une brume calmante et teintée d’une légère teinte d’euphorie.

Je ne contrôle pas du tout mon don de discorde alors je ne m’en sers pas, chanceux non? Les deux autres? Je m’en sers contre vous en ce moment, à vous de trouver de quoi il s’agit, je ne vais quand même pas tout vous donner juste parce que vous le demander?

J’en fais surement trop, mais cela m’est indifférent, il doit savoir qu’il n’a pas d’emprise sur moi au moment même où nous discutons du chemin à prendre..

Et je ne gèle pas!

Bon, oui, il fait froid et alors? Je ne veux pas de sa veste. Je ne veux pas de son odeur sur moi ni de sa pitié, non, tout ce que je veux c’est de retourner chez moi et mettre un mercenaire sur son dos. Le plus difficile sera de savoir comment m’échapper de son emprise? J’ai une idée du comment, mais ce n’est franchement pas la meilleure idée. J’essaie de trouver autre chose et elle revient encore et encore, demandant sa chance. Tout en avançant, je grogne de frustration, évitant de m’épuiser en regardant ou nous sommes afin de mémoriser le chemin parcouru.

Écouter… qui que vous soyez, ce n’est pas une bonne idée de m’amener avec vous. Combien pour me libérer? Combien et comment? Je…

Je cesse d’avancer et résiste à toute poussée pouvant vouloir me forcer à continuer de mettre un pied devant l’autre.

Je suis probablement plus forte que vous et sincèrement? Même avec ce truc sur la tête je sais exactement où nous sommes.

Je décris tout ce que ses yeux ont vu ou vois en ce moment même pour lui prouver que je dis vrai. Les noms de rue, les couleurs des portes, les noms de boutiques ou autres trucs du genre, tout y passe. Il pourrait m’assommer et me transporter là où il le souhaite et dans ce cas je serai à sa merci, en est-il capable?

Vous êtes cuits, mais si vous me libérez je ne ferai rien qui pourrait vous mettre dans l’embarras? On est d’accord? Et s’il vous plait, appelez-moi Livia…

Aller bon sens, voit la porte de sortie, je te l’ouvre toute grande et tu n’s qu’un pas à faire. Ne laisse pas l’appât du gain te faire prendre un chemin que nous pourrions regretter tous les deux… moi plus que lui,

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Sujet: Re: Don't be affraid of the dark (Kurtis)

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